Défis à Lorient : Développer Ensemble les Fondements d’une Informatique Solidaire une diffusion accompagnée de matériel informatique sous logiciel libre

, par  Michel Briand , popularité : 8%

Voici pour ouvrir cette rubrique des acteurs du 3ème Forum des usages coopératifs une interview de Joel Coche, un des animateurs de l’association Défis http://www.defis.info/ qui initie à partir du pays de Lorient un équipement accompagné en informatique dans une démarche de solidarité.

Introduction issue de la page d’acceuil de Défis : http://www.defis.info/

Notre jeune association met en œuvre une importante action sur le Pays de Lorient, intitulée “Défi Numérique”.

Sa finalité est la réduction du fossé numérique pour tous, la promotion du logiciel libre, le recyclage de matériel informatique et ce dans un processus coopératif et solidaire !

il existe 2 approches :

  • celle infrastructurelle en palliant les déficits d’équipement et en facilitant l’accès au réseau pour tous. Une baisse des prix et des coûts de connexion apparaissent aux tenants de cette approche comme la condition quasi-suffisante à la résorption de l’e-exclusion.
  • la seconde dans laquelle on s’engouffre parce qu’elle nous apparaît à l’évidence comme la plus essentielle est celle des processus d’appropriation de la technologie et de la découverte des usages. Il existe un immense besoin de formation et d’information sur les techniques nécessaires à une utilisation pérenne d’Internet et de l’informatique en général.

Seules des approches collectives créant des réseaux, des communautés d’intérêt permettront de dépasser les non usages ou les pratiques ‘indigentes’.

Interview de JJoël Coché

1) Défis est une jeune association qui aide à l’équipement informatique des personnes Pouvez-vous présenter votre association et ses objectifs ?

DEFIS pourrait être l’acronyme de Développer Ensemble les Fondements d’une Informatique Solidaire. L’association est née en novembre 2007 suite à une intense réflexion de plusieurs mois. Elle est sous forme collégiale (pas de Président) et a vocation à se transformer en SCIC. Une première subvention de 15 000 € de la Région Bretagne a permis une première embauche au 1er avril mais notre viabilité financière est précaire. Nous avons toutefois de nombreux dossiers en cours. Deux appartements au sein d’une HLM voué à la déconstruction nous sont mis à disposition par un bailleur social qui lui commence à distribuer du triple play social dans ses résidences.

Les principaux objectifs :

 transversalité, complémentarité, solidarité, viabilité économique (c’est un projet d’entreprise), développement durable

 recyclage et reconditionnement de parcs d’ordinateurs

 prêt à titre gratuit d’ordinateurs reconditionnés sous logiciels libres aux publics pas ou peu solvables

 accompagner de manière hyper contextualisée et individualisée les nombreuses personnes dans le fossé numérique dans les lieux où ils vivent

 équiper des cybers lieux d’accompagnement dans les cités, les foyers de personnes âgées, les hôpitaux, cliniques psychiatriques, associations et entreprises d’insertion, espaces jeunes…etc. partout où le besoin existe

 former et labelliser des accompagnants selon nos principes d’écoute et d’empathie mais pas caritatifs.

 essaimer le concept par du consulting pour autofinancer notre structure

2) Comment cela se passe ? d’où récupérez-vous des ordinateurs ? comment les gens viennnet à vous ? comment les reconditionnez-vous ?

Nos ordinateurs proviennet d’entreprises comme la CAF du Morbihan, Vannes Golfe Habitat et le CNFPT délégation Régionale avec qui nous passons une convention.

Nous allons prospecter mais pour l’instant nous avons suffisamnet de machines. Nous privilégions la notion de parc homogènepermettant une forme d’industrialisation du recyclage. Nous ne prenons pas les machines de particuliers.

Nous travaillons uniquement sous logiciel libre distribution Xubuntu. Nous sommes dans le quartier et rencontrons aisément les gens. avec le bailleur social nous les invitons à différentes manifestations.

Nous travaillons avec les centres sociaux, les CCAS, les animateurs de quartier, les éducateurs de rue, les associations de locataires et de consommateurs, les entreprises d’insertion, la DDISS bientôt...etc..*

3) L’équipement est une chose mais les personnes éloignées de l’écrit et de l’écran informatique ont aussi besoin d’être accompagnées comment répondez-vous à ce besoin ?

Il va de soi que c’est la chose primordiale. Equiper ne sert à rien (ou si peu) sans accompagnement et éducation.

Nous développons des approches hypercontextualisées et individualisées pour des publics complétemnt démunis. L’illettrisme et l’illectronisme sont liés et les associations qui intervuiennent sur le champ de l’illetrisme sont nos partenaires. Le suivi permannet sera essentiel. Nous sommes en phase d’expérimentation et d’évaluation pour reléguer la technologie derrière l’appropriation sociale.

4) Quel premier enseignements tirez-vous de vos premiers mois de fonctionnement ?

Qu’il s’agit d’une véritable mission de service public à laquelle il est plus qu’urgent de s’atteller.

Les politiques en général sont obnubilés par les infrastructures et la fibre optique, le très haut débit. Ils ne voient pas le fossé du côté des hommes.Ils surfent sur le primat de la technologie, du commerce et de la consommation passive.

La démarche proactive d’appropriation sociale du numérique leur est étrangère mais on sent qu’il y a un frémissement. Le chemin sera très long de nombreuses personnes mettront des mois voire des années à acquérir un semblant d’autonomie. Mais ils ont soif de connaissance et comprennent plus vite du fait de l’ambiance non scolaire et de ne pas avoir de programme bien défini. Seul le tiers secteur, l’économie sociale et solidaire permettra de mailler le territoire.

5) Avez-vous des actions et des projets d’usage accompagné sur des quartiers d’habitat social en lien avec des animateurs et associations de quartier ?

Celà a été notre première démarche, s’imprégner du quartier, de son contexte, des actions en place et de s’appuyer en premier lieu sur les animateurs et les éducateurs de ce quartier en zone CUCS. Déjà une première convention avec la ville de Lanester nous permet de mettre à disposition notre espace de découverte au profit des animateurs qui d’en emparent le soir et en fonction de sa disponibilté. Nous coconstruisons un webzine issu du quartier qui permettra de mettre à profit des techniques et de s’approprier des langages et des écritures.

Pour DEFIS,

Joël Coché

contact@defis.info