Bonne année 2005 et l’envie d’échanges et de coopération ! J’ai, nous, avons envie de coopérer, Faisons le !
Brevets logiciels, mais aussi multiplication des utilisateurs de Mozilla, Open Office.
Procès et dénigrement du droit à la copie privée, mais croissance des échanges en pair à pair.
Marchandisation des cultures mais explosion des contenus publics.
L’internet se développe dans la société telle quelle est, avec une volonté des gouvernants et d’entreprises d’élargir la privatisation mais aussi dans une lame de fond de l’envie d’échanges et de coopération.
Les outils, expressions, contenus de l’internet et du multimédia sont aussi le reflet de nos échanges, une lente évolution où chacun-e de nous peut être acteur-ice.
Développer un système informatique à plusieurs centaines de programmeurs bénévoles sans lien entre eux qu’une volonté commune de coopérer, qui aurait parié là dessus, quelle université d’informatique l’a enseigné ? Et pourtant Stallman, Linus Torwald et des milliers de personnes l’ont réalisé. Les logiciels libres sont aujourd’hui la seule alternative crédible aux monopoles de Micro$oft et autres.
Créer une encyclopédie à partir d’un outil où tout le monde peux écrire, modifier ce qui a déjà été écrit est ce bien sérieux ? Wikipédia et ses milliers de contributeurs co-produisent chaque jour de nouveaux contenus, inventent les mécanismes de coopération. Publications scientifiques ouvertes, Creative commons, Scientific Commons, art libre, dictionnaires, guides de voyage co-produits des centaines de projets de cultures et de savoirs publics sont la réponse concrète à la marchandisation des biens communs.
L’autre révolution d’internet et du multimédia numérique, à côté des objets technologiques sans cesse plus petits, plus rapides, plus communiquant, c’est cet apprentissage d’une coopération en marche.
Internet est né du besoin d ’échanger de scientifiques au delà des systèmes propriétaires des fabricants d’ordinateurs. Le mél et plus tard le web, se sont construits autour de protocoles ouverts, librement débattus. Les milliards d’argent public et privé gaspillés dans l’éclatement de la bulle de l’internet par les groupes de télécommunications avec l’approbation de nos gouvernements sont aussi le reflet d’une incompréhension fondamentale. Internet est tout autant un réseau d’échanges entre personnes qu’un réseau pour des échanges commerciaux, financiers de services marchands ou industriels.
C’est de l’initiative de quelques personnes que sont nés le système de publication Spip, le contrat art libre, l’adaptation en français de Creative Commons et les centaines de sites de contenus ouverts, librement partagés.
Des millions de personnes pratiquent la copie privée d’oeuvres sur internet comme ils le faisaient avec leur cassettes ou CD. Les utilisateurs de Mozilla, Open Office chaque jour plus nombreux, découvrent qu’un logiciel peux-être libre. Des millions de jeunes ouvrent leur blog. Des milliers de personnes apprennent l’écrit ouvert des wikis et la richesse d’un contenu public co-produit.
Ce mouvement en marche porte l’espoir d’une autre société
– où les marchands ne disent plus la loi en interdisant à ceux qui en meurent les médicaments génériques fabriqués hors brevet, en s’appropriant les biens communs ;
où ce qui est public est réellement public et peux être débattu ;
– où la création est encouragée et non enfermée dans l’enrichissement des commerces de droits, de licences et de brevets ;
– où l’estime des autres et la solidarité comptent plus que la quête du pouvoir ;
– où l’autonomie est accompagnée et encouragée ;
– où la coopération est enseignée plutôt que la seule compétition.
Dans ma cité, nous avons à plusieurs dizaines de personnes initié les papis (60 point d’accès public accompagnés à l’internet en proximité), puis le réseau de l’écrit public et les dizaines de sites spip. En 2005, des centaines de CD « Bureau libre, free-eos » vont être mis à disposition accompagnée des associations et nous serons, je l’espère, des dizaines à nous initier à la co-production de contenus publics.
Et cela se répète un peu partout porté par des personnes, des associations mais de trop rares élu-es ou responsables des services publics.
Chacun-e y a sa place en faisant le choix d’un logiciel libre dès qu’il remplace efficacement un logiciel propriétaire, en contribuant à des écrits publics, en s’initiant à la production de contenus publics, en demandant un statut public pour l’information produite par les acteurs des services publics et de sa ville, en défendant le droit à la copie privée.
« Le chemin est long mais la voie est libre ».
Bonne année à chacun-e