Espace public numérique : un lieu d’éducation aux usages dans la Société de l’information

, par  Michel Briand , popularité : 14%

Une tentative de définition et de description de ce que ces lieux d’accès publics à internet et au multimédia sont aujourd’hui. Suivie, d’une "Foire aux questions" les plus courantes.

Un lieu d’accès public à internet et au multimédia ...

C’est un lieu ouvert à tous les publics qui propose à chacun d’accéder, à un coût adapté, à Internet et au multimédia (outils, techniques, contenus…) et de bénéficier d’un accompagnement aux TIC. Ce lieu est un lieu d’accueil fixe, parfois mobile (Cyber-bus). Raccordé à haut débit à Internet, il nécessite la médiation d’un animateur.

(définition ARDESI Midi-Pyrénées)

L’objectif principal de ces lieux est la sensibilisation du grand public aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans le souci de prévenir les risques d’exclusion liés à la non-maîtrise des outils et modes de communications numériques.

... où prime l’accueil et l’accompagnement adapté à chacun.

 Un accueil de tous les publics : mixité sociale et générationnelle, souci des personnes isolées socialement, ...

 Un accompagnement par un ou plusieurs animateurs ayant des compétences techniques et

pédagogiques, pour l’accueil individuel et l’animation de groupes.

 Des équipements permettant une appropriation des outils numériques au-delà du simple accès à internet : publication, création multimédia (photo, vidéo, musique, ...).

 Des

horaires d’ouverture les plus larges possibles. Le cahier des charges initial prévoyait 30 h hebdomadaires, avec des ouverture le soir et le week-end. Dans la pratique, faute de moyens humains, beaucoup de lieux sont contraints à une ouverture partielle (10 à 15h semaine).

Foire aux Questions

Quelle est la différence avec un Cybercafé ?

 Les cybercafés sont des lieux en libre-service qui ne proposent pas ou peu d’accompagnement.

 Les Espaces publics numériques offrent un véritable accompagnement des publics débutants pour

dédramatiser et apprivoiser les technologies, ainsi qu’un approfondissement autour des usages citoyens, éducatifs, culturels ou artistiques qui peut aller jusqu’à un véritable travail d’éducation aux médias.

 La tarification est adaptée : le service est offert à la population, gratuitement ou à prix coûtant.

Comment se

retrouver dans tous les

termes, labels ou sigles ?

Espace Public Numérique (EPN), Espace multimédia, Cybercentre, Cyberbase, Espace Culture Multimédia (ECM), Point Cyb, ... sans parler de toutes les appellations locales, pour un peu il y en aurait autant que de noms de fromages ! :-)

Le terme Espace Public Numérique (EPN) a fait l’objet d’un label national mis en place par l’Etat et formalisé par une charte définissant les critères minimum à respecter (voir ci-dessus). Le label a disparu, mais le sigle « EPN » est resté comme un nom générique permettant de rassembler sous une même banière la multitude de dispositifs ou de labels locaux et régionaux.

(Voir liste détaillée des labels et dispositifs : delegation.internet.gouv.fr/netpublic/national.htm)

Certains territoires ont fait le choix de développer des Points d’accès publics au multimédia et à internet, intégrés à un équipement existant (administratif, associatif, culturel, sanitaire et social, ... ) où l’accompagnement est assuré non pas par des animateurs spécalistes

multimédia, mais par les professionnels du lieu, qui jouent le rôle de médiateurs polyvalents en intégrant ce service dans leurs fonctions habituelles.

Qui finance le fonctionnement de ce service ?

Initiés souvent grâce à des emplois aidés, portés par des associations ou des collectivés, ces lieux ne peuvent se pérenniser que là où des communes ou intercommunalités ont fait le choix de les soutenir financièrement durablement. L’Etat, les régions et les départements n’interviennent en général que sur de l’équipement, de la formation et de l’animation de réseau, et de la communication. Exception notoire, le Ministère de la Culture apporte une enveloppe pour le fonctionnement des lieux labellisés Espaces Culture Multimédia.

Combien y-a-t-il d’EPN en France ? En trouve-t-on partout ?

Environ 3.000, d’après la Délégation aux Usages de l’Internet, avec une couverture et des services hétérogènes selon les territoires. Les enquêtes montrent que ces lieux sont encore mal connus, surtout des non-internautes. Un gros effort de signalétique et de communication de la part des collectivités est nécessaire, mais s’avère réellement payant sur la connaissance et la fréquentation des lieux.

Quels publics fréquentent les lieux d’accès publics ?

 6 % des internautes réguliers se connectent depuis un lieux d’accès public soit 3 % de la population française ; lorsque l’on inclut les 12-18 ans et les internautes occasionnels ont atteint les 15 %. (Enquête IPSOS-Média, août 2006 –

INSEE l’enquête permanente sur les conditions de

vie des ménages (EPCV), octobre 2005)

 Les deux tiers des usagers des lieux publics disposent déjà d’un accès par ailleurs. [CREDOC 2003 – enquête sur les Conditions de vie et les Aspirations des Français]

REM : les enquêtes ne font pas la différences entre cybercafés privés et lieux d’accès publics

 En 2002, les deux-tiers des usagers des EPN avaient moins de 20 ans (Enquête sur les usages dans le EPM). Depuis 2005, on constate une inversion de tendance, et les adultes deviennent majoritaires, avec une demande plus forte de la part des femmes (d’après les statistiques de fréquentation analysées sur plusieurs territoires).

Que vient-on y faire ?

Les usagers individuels des lieux d’accès publics viennent principalement pour utiliser internet : ils viennent naviguer, envoyer des messages, faire une recherche d’emploi

… et pour les jeunes, chatter avec leurs amis lorsque cela est autorisé. Pour les activités multimédia « hors-ligne », la bureautique pour les adultes et les jeux pour les jeunes arrivent en tête.

Les groupes (scolaires, loisirs, insertion & formation, 3ème age ...) viennent trouver un espace et des compétences pour réaliser leurs projets multimedia : création de site internet, de vidéo, ...

Quelles sont les compétences d’un animateur multimédia ?

La plupart d’entre-eux ont un niveau universitaire bac+2 ou 3 généraliste, avec un complément de formation technique et pédagogique effectué sur le tas. Certains ont suivi un cursus qualifiant ou diplômant en alternance dans le domaine de l’animation.

La fréquentation des EPN ne va-t-elle pas se tarir à mesure que l’équipement des familles augmente ?

Non, au contraire. Là où les lieux proposent un accompagnement, la fréquentation est en progression régulière depuis 2003 (Diagnostic aquitain Société de l’Information 2006). De nombreux usagers viennent dans un EPN parce qu’ils se sont équipés mais qu’ils ne sont pas autonomes avec l’outil. De plus l’évolution des technologies et le développement de nouveaux usages génèrent de nouvelles demandes. Ensuite, ces lieux sont souvent devenus des espaces de convivialité et d’accompagnement de projets collectifs et jouent un rôle tout à fait important dans la dynamisation du tissu social local.